Samedi 5

Les relations entre les personnages (Ruth 3)

Les cinq premiers versets du livre de Ruth nous amènent au constat de la grande solitude de Naomi après le décès de tous ses proches : «Naomi resta seule, privée à la fois de ses deux fils et de son mari» (1.5). Mais dès le verset suivant, ses belles-filles apparaissent dans le récit et tout le reste de l’histoire est construit autour des relations qui se nouent entre les différents personnages.

Des personnages qui se parlent

Vous avez peut-être remarqué la place importante des dialogues dans cette histoire : ils occupent plus de la moitié des versets. On n’y prête peut-être pas attention : après tout, il est assez normal que les gens se parlent.

Mais ce n’est pas si anodin que cela lorsqu’on remarque qu’il s’agit d’échanges entre des personnes qui n’ont pas grand-chose en commun : des générations différentes, des cultures différentes, des statuts différents. C’est encore plus marquant quand on voit que ces conversations n’ont rien de superficiel, mais montrent au contraire une vraie attention réciproque l’un pour l’autre. Même les salutations sont marquées par des bénédictions (2.4) ! Il y a là peut-être un encouragement pour nous à cultiver une diversité de relations, notamment avec ceux qui ne nous ressemblent pas.

Des relations inspirantes

Les relations les plus développées dans ce récit sont certainement celles entre Naomi et Ruth, et entre Boaz et Ruth. On a l’habitude de lire des histoires de relations complexes entre belle-mère et belle-fille, mais Ruth et Naomi nous montrent un tout autre modèle, avec une grande affection réciproque qui s’exprime par un soutien mutuel dans une belle complémentarité : Ruth apporte une présence et une aide pratique et matérielle à Naomi, et Naomi accompagne et conseille Ruth dans sa découverte d’une nouvelle culture et d’une nouvelle foi.

La relation repose sur un engagement fort de chacune, mais elle est équilibrée, bénéfique à toutes les deux.

Boaz lui-même reconnaît que son couple avec Ruth n’allait pas de soi (3.10). Mais malgré leur différence d’âge, de culture et de condition sociale, leur relation est marquée par un grand respect mutuel. Ruth reconnaît l’âge et le statut de Boaz en se présentant à lui comme « sa servante ». Mais elle reconnaît surtout que c’est celui qui lui fait grâce (2.10). Boaz ne cherche jamais à profiter de la vulnérabilité de Ruth, et se montre au contraire généreux. Mais surtout, il n’hésite pas à mettre en avant ses qualités, et à exprimer très ouvertement son respect pour elle (2.12, 3.10-11).

L’amitié et le respect mutuel, malgré les différences : voilà deux belles expressions de l’amour fraternel qui peuvent encore nous inspirer !

Regarder à l’intérêt de l’autre

En étudiant les relations entre les différents personnages, on se rend compte qu’un principe revient constamment : prendre d’abord en considération les intérêts des autres. Naomi pense en premier au bien de Ruth et Orpa (1.8-13) ; Ruth se met au service de Naomi (2.2) ; Boaz se préoccupe de la sécurité de Ruth et se montre généreux envers elle et Naomi (2.16-17, 3.15) ; Naomi se préoccupe de la situation de Ruth (3.1) ; Boaz et Ruth veillent respectivement à l’honneur de l’autre ; Boaz se préoccupe des droits du parent qui avait droit de rachat (3.12- 13).

Ce sont des exemples pratiques et concrets, mais qui engagent, parfois pour toute une vie !

Qu’ils nous encouragent à mettre en pratique ce principe auquel nous sommes aussi appelés, à la suite de Christ : «Que chacun de vous, au lieu de regarder à ses propres intérêts, regarde aussi à ceux des autres» (Philippiens 2.4)

SUJETS DE PRIERE

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